†Chapter sixteen†
†Mardi 3 avril 2012†

Aujourd'hui, tu vas rester ici, OK ? Tu as un peu de fièvre, faut pas prendre de risques... Manquerait plus que tu tombes malade en plein voyage scolaire ! On te ramènera un souvenir, promis, ma vieille ! En attendant, repose-toi bien.
Julia soupira. Elle détestait être à l'écart. Elle avait une santé plutôt fragile et, pour cette raison, elle n'avait pas le droit de sortir quand elle avait un peu de fièvre, mais elle était immunisée contre le froid, donc contre les rhumes ou toutes autres maladies procurées par le froid. Elle ferma les yeux. L'avant-veille, elle avait entendu parler de choses qu'elle aurait faites, mais dont elle n'avais aucun souvenir. Il y avait des grands vides, dans sa mémoire. Des trous qu'elle ne pouvait combler que par des images. Il y en avait trois, trois trous bouchés par des images. Safir, cinq ans environ, un garçon qui lui tendait la rose noire, onze ans à vue de nez, et un garçon aux yeux de glace et aux cheveux noirs, quatorze ans, tenant une faux couverte de sang. Elle n'avait certes jamais cherché à extraire les souvenirs correspondant de sa mémoire, mais pourtant... Pourtant, elle ne les avait pas sous la main dès qu'elle y pensait. Il y avait un mur, un mur de verre, certes, mais un mur qu'elle n'osait briser. Et elle osa finalement. Il y avait aussi d'autres souvenirs, derrière ce mur, qui étaient flous. Dont elle se souvenait à peine.

* *
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{Ville au nom inconnu, 18 août 2010}
Une adolescente de treize ans pleurait. Une jeune femme s'approcha d'elle et lui demanda ce qu'il se passait. Elle répondit que Diana, sa meilleure amie, avait eu une accident. La femme sourit, disant que Diana guérirait si elle le voulait vraiment, car on ne peut guérir que si on le veut soi-même. Elle ajouta :
- Je vais te raconter une histoire. C'était dans la Rome antique, près d'un village tout près de la frontière actuelle entre la France et l'Italie qui n'était pas "colonisé", qui était sans doute unique au monde. Il y habitait une jeune fille qui avait quelques années de plus que toi et qui se prénommait, comme toi, Julia. Elle était très garçon manqué et apprenait à se battre avec l'un de ses amis, Castiel. Oui, comme ton ami. Un jour, elle le blessa par mégarde et fit tout ce qu'elle put pour se faire pardonner pendant huit mois. Mais son ami s'en fichait. Le cœur de Julia est devenu noir et elle a quitté la gentille jeune fille qu'elle était pour devenir Devil, quelqu'un de très important pour nous. À la fin des huit mois et après qu'elle se soit transformé, Casitel changea d'avis, mais trop tard. Il fit, lui aussi, des choses pour se faire pardonner et devint Angel. Devil est l'ancêtre des trois familles Cecko, Seorun et Williams. Angel, lui, est celui des Adams, Rose et Walker. On dit que les familles Adams et Williams sont plus proches d'eux pour différentes raisons. Devil et Angel on été déifiés à leur mort pour des raisons qui nous échappent.
- On descend de cette Devil ? Pour de vrai ? Ou c'est une histoire inventée ?
- C'est vrai. Et toi, tu es peut-être plus que la descendante de Devil. Ton comportement ressemblerait à celui de notre ancêtre.
- Et Castiel est le descendant de Angel.
- J'y pense... "Angel" et "devil", ça veut dire "ange" et "démon". Ça veut dire qu'ils en étaient ? Et si c'était le cas, nous aussi, on est des... Démons ?
- Oui, Julia. C'est ça.
- Pour de vrai vrai vrai ?
- Oui.
- Est-ce que ça veut dire que Castiel est censé être mon ennemi ?
- Oui, Kira.
- Ça, jamais ! Je l'aime et l'amour, c'est pour toujours !
- Julia ! À treize ans, l'amour, c'est du vent. Crois-moi, j'en ai fait l'expérience. Ça ne te fera que du mal. En plus, les garçons ne pensent qu'à une chose, je te l'ai dit. Et Castiel ne fait pas exception à la règle.
- Si ! Il est différent !
- Non, Julia. Les garçons sont tous pareils. Ne m'en veux pas s'il te blesse.

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{Même ville, 8 octobre 2002}
Une petite fille de cinq ans pleurait dans une cour d'école. Un garçon s'approcha et demanda ce qui n'allait pas. Elle ne répondit rien de distinct, ce qui fit soupirer le garçon.
- Calme-toi... Je m'appelle Castiel, et toi ?
- Juuu... Julia... Il y a des garçons qui... Se sont moqués de moi...
- Ils sont où ?
- Là-bas... C'est les grands...
En effet, pour une petite, même des grande sections paraissent grands. Castiel se dirigea donc vers le groupe, les poings sur les hanches, suivi par Julia.
- On s'attaque à plus petit que soi, maintenant ? dit-il.
- Excusez-vous, dit une voix.
Une autre fillette, cinq ans elle aussi, approcha. Elle avait des cheveux roux qui effleuraient ses épaule, des yeux vert pomme et un regard naturellement doux qu'elle essayait de rentre dur.
- Bonjour, Castiel ! Bonjour, petite ! Moi, c'est Diana ! Et toi ? Ça va aller ?
- Julia. Et oui, je pense.
- Ne fais pas attention à cette bande de débiles, ils sont sans intérêt.

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{Witen, mi-juillet 2001}
- Julia, dit Sophie, je te présente Ally et Shin, des amis. Et voici leurs enfants, Tylla, la fille, et Safir, le garçon. Allez donc jouer ensemble !
- Non, grande sœur, je veux rester avec toi...
- Si, puce. Je vais parler de trucs de grands avec Ally et Shin et je suis sûre que vous allez bien vous entendre, tous les trois. Tu veux bien ?
- N... Non.
- Allez ma grande, ils ne vont pas te manger !
Apparemment, le frère et la sœur étaient aussi enthousiastes que Julia, car Tylla, qui possédait des cheveux bleu électrique et des yeux d'un noir profond, s'isola dans sa chambre, prétendant avoir besoin de réfléchir. Safir, cheveux noirs et yeux du même bleu que celui des cheveux de sa sœur, était sorti. Assis sur une branche, il bondit et se retrouva loin, dans la forêt qui longeait la maison. La brune était en admiration devant ce garçon à peine aussi vieux qu'elle mais mille fois plus fort. Elle décida de partir à sa recherche et s'enfonça dans la forêt et, bien sûr, se perdit. Safir rentrait quand il découvrit qu'elle s'était perdu - "Mais elle est pas doué..." commenta-t-il - et il partit à sa recherche. Il la ramena saine et sauve chez lui (et tout fut bien qui finit bien).

* *
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{Endroit inconnu, 2008}
- Julia !
Un garçon au cheveux noirs et aux yeux bleus courait vers cette dernière, qui leva la tête. Julia avait onze ans, et pas du tout de succès avec les mecs, peut-être parce qu'elle traînait tout le temps avec l'un d'eux, mais ils étaient amis, rien de plus.
- Julia, prends ceci. Elle ne flétrira jamais tant que tu seras en vie. Elle restera resplendissante tant que je t'aimerais. Julia Williams, toi qui a pris mon cœur et que je devrais aimer pour toujours et à jamais. Sa noirceur est à l'image de mes sentiments pour toi.
Il lui tendit une rose d'un noir parfait? Elle la saisit et respira son parfum. Une odeur de sang, mais d'une douceur incroyable. Il n'existait pas de mot capable de décrire la fleur, tant elle semblait parfaite aux yeux de Julia. La dernière phrase du jeune homme l'avait intriguée et, un jour, elle la comprendrait. Elle se le jura.

* *
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{Forêt inconnue, moment inconnu}
Elle courait. Elle essayait de lui échapper. Elle avait peur. De ce qu'il pourrait lui faire. De ce qui lui arriverait. De ne pas survivre. Et... De lui. Il lui courait après, elle essayait, tant bien que mal, de survivre. Car il avait une faux, couverte de sang. De sang humain. Et, bien sûr, elle savait quelle sort lui était réservé. Elle flippait.
SHLACK !
- AÏE !
À force de ne pas regarder devant elle, elle fonça dans un roncier. Autant vous dire que ça fait sans doute très mal. Elle se retourna tant bien que mal, pour affronter la mort en face. Elle était suspendue par les poignets, ses vêtements étaient en lambeaux. Elle ferma les yeux pour retenir les larmes de douleur qui y perlaient et les rouvrit. Et là, elle eut vraiment peur. Il était là, terrifiant. Il avait dégainé sa faux et s'approchait, menaçant. Il lui avait déjà griffé la cheville, il n'y était pas allé très fort mais elle avait crié quand même, faut dire que la lame coupe super bien, quand il écarquilla les yeux et dit, se trouvant sans doute profondément id*ot :
- Pardon, je me suis trompé de personne... Bon, à la prochaine !
Il avait des cheveux noirs et des yeux de glace... Quelque chose de bien familier aux yeux de la jeune fille, qui, terrifiée, n'y pensa pas du tout.
- Hé. HÉ ! Crois pas que tu vas t'en tirer comme ça ! dit-elle, la peur faisant trembler sa voix.
- Si. Je vais et je viens je le veux. Je suis libre. Contrairement à toi.
Libre ? Elle l'était, pourtant. Cette phrase sema le doute dans son esprit. Elle se posait une question de plus. Une question sans réponse, comme toujours. La blessure à sa cheville laisserait sans doute une cicatrice, mais elle réussirait à la cacher, sans aucun doute. Elle n'avait pas peur des questions qui jailliraient de partout. Elle n'avait plus peur. Elle n'aurait plus jamais peur, du moins, jamais autant que cette fois-là, où elle aurait pu mourir.

* *
*

Julia sortit de sa demi-transe. La première scène était celle où Sophie lui avait tout expliqué, la seconde, la rencontre avec Castiel et Diana, la troisième, celle avec Safir et Tylla – elle ne souvenait plus qu'elle l'avait rencontrée avant son arrivée au lycée – puis quand un garçon lui avait offert une rose noire et enfin le jour où elle avait failli mourir. Elle entendit des voix en-dehors de la chambre.
- T'étais au courant que Julia Williams avait mis un râteau à Castiel-sama ?
Castiel avait des jap'addicts dans son fan-club ? Julia, ne pouvant s'en empêcher, sortit et dit :
- Il n'a eu que ce qu'il méritait. Au revoir.
Elle rentra après avoir prononcé cette phrase. Et soudain, elle se rendit compte de quelque chose. Elle n'avait plus de fièvre.

Chapitre 16 (LDB)

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